Collines inondées
Je percevais l’étrangeté
Je sentais la complexité
Je ne pensais pas que je m’en faisais
Je ne pensais pas que ça me faisait
Être de chair bien forgé
Tu m’as coupé
Tu m’as saigné
À jamais emprisonné
Ça t’a coupé enfin j’ai pu souffler
Bien que je sois coincé
J’ai nié que tu m’as hanté
J’ai nié que tu m’as troublé
Je ne sais plus parler
Je ne sais plus penser
Je savais que tu la heurtais
J’ai appris que tu l’as marqué
Je sais que tu l’as brisé
Les as brisés
Utilisés
Torturés
À ton grès
Peut être même tué
Qui sait
Laissant seul.e.s à pleurer
Perturbés
Si tu coules en moi
Je fais tout pour me défaire de toi
Et j’y crois
Même si au fond
Je ne te connais pas
J’ai ouïe dire
que tu as aimé nuire
Tu ne pouvais te suffire
Alors
Je ne peux te haïr
Que sur les dires
Car la mémoire n’a su que s’enfuir
Pour mieux se reconstruire
L’eau était trouble
Liquide
Rouge
Généré par la liqueur
Mensonges
Les non dits me forgent
Les non dits m’égorgent
Laissant place au silence et aux suppositions
Laissant place aux errances et aux sombres visions
On me dit que le pardon mènera à la raison
Mais je ne peux l’accepter
Je ne peux abdiquer
Car je ne peux être
Autre
Que
Je
Et Je est fort
Je suis fort
Même si eux disent que j’ai tort
Je serai fort
Pour elles
Pour elle
Chaque année je te découvre
Pourtant
Chaque année je te recouvre
Les collines sont belles
Séchées par la soeur
Les collines sont celles
Portées par le cœur
Je ruisselle avec difficultés sur elles
Ces larges plaines de sel
En marge et pleines de sel