RESEARCH
PRATIQUER L’ÉCOUTE / LISTENING PRACTICES
Notre intérêt pour les actes de réceptions sensibles et les interactions sociales nous amène à interroger l’écoute, ainsi que les zones d'écoutes. Il convient de préciser que le terme écoute, dans notre cas, réunit aussi bien l’écoute auditive, que l’écoute visuelle et l’écoute tangible / tactile.
La mise en place de cette pratique d’écoute souhaite mettre en avant et développer la double notion de sens (internes / externes) mais également instaurer des alternatives de compréhension et d’écoute de soi, de l’autre et de l’environnement. Cette pratique de l’écoute s’inscrit comme acte engagé de relation, d’interaction, au sein de son écosystème.
Avec la manière dont nous nous percevons (les uns, les unes, les autres), et la manière dont nous interagissons au quotidien, l'enjeu n'est pas seulement d'étudier comment chacun.e peut renouer avec d'autres modes de compréhension et d'interaction : non verbaux, discursifs, sensibles mais aussi de questionner les pratiques d'écoutes qui peuvent être activées et implantées au sein d'espaces sensoriels et sonores.
Notons que le développement d’une pratique de l'écoute dans ces espaces électroniques requiert de prendre en compte tous.tes acteurs et actrices en son sein, et l’acte de réception lui même.
Questionner nos codes préétablis nous permet de pointer et de sortir d’apprentissages préinscrits concernant les représentations, et les discriminations qui peuvent en résulter. Ainsi, interroger la façon dont nous écoutons, dont nous entrons en communication, nous permet de repenser les rapports de hiérarchie qui s’opèrent dans ces zones déployées et de proposer de nouvelles positions d’écoute, de nouvelles possibilités de perception et donc une nouvelle écriture de nos mondes.
Il faut questionner la façon dont nous (nous) écoutons, nous percevons, afin de créer des espaces où nous serions plus attentifs à nous-mêmes, aux autres et à notre environnement.
Le travail d’écoute opère alors dans ces nouvelles architectures sensibles, où les créations deviennent des interstices de possibles et où le récit est un mode d’action. À travers la création de récits manifestants la relation entre les existences fictives et les expériences culturelles, s’ouvre des mondes multiples.
Ces mondes s’appuient et s’inspirent de l’héritage de Julius Eastman. Compositeur, performer et chanteur des années ‘70. En tant qu’homme noir et gay, il a adopté une politique plus radicale dans son travail, superposant sa musique à des préoccupations sociopolitiques qui sont devenues des extensions du monde désordonné dans lequel il existait. Ce sont toutes ces extensions que le travail performatif et sonore de l’artiste réinvestit.
Il s’agit donc d’étudier la manière dont le son, dans ses rapports au corps, à la société et à l’espace, serait en mesure de construire des alternatives et d’engendrer des pratiques d’écoute, pouvant altérer les processus cognitifs et ainsi les enjeux de sens et de sensible.
PROTOCOLE D’ÉCOUTE / LISTENING PROTOCOL
Le protocole a été réalisé dans le but d’accompagner les auditeur.ices dans ces zones d’ecoutes collectives. Il nous aide à la mise en place d’une pratique d’écoute (visuelle, auditive et tangible) qui permettrait d’altérer la perception dans ces zones, et de nous orienter vers des nouvelles relations.
We practice visual, auditory and tangible listening with this listening protocol which comes to accompany us towards new relationships.